Démarche artistique
Virginie Gribouilli nous emmène dans un bestiaire mythologique intemporel retraçant plusieurs facettes de la vie sur Terre. Grâce à la porcelaine froide, elle sculpte les mystères du passé, le commun et néanmoins précieux de notre présent, et une projection mythologique vers le futur.
Elle lance plusieurs collections “Osseus”. Des silhouettes d’animaux avec armure squelette, qui chacunes abordent un thème lié à notre rapport avec le vivant :
Les Osseus spiritus, sont les animaux vivants actuellement sur Terre, ces êtres qui nous semblent acquis et pourtant négligés.
Les Osseus pestiferus sont les animaux que nous avons classés comme nuisibles et dispensables.
Les Osseus infinitus sont un hommage aux espèces disparues, érigées au panthéon des espèces éternelles dans l’histoire de la galaxie.
Et les Osseus mysticus sont notre vision du monde au travers de créatures mythologiques et légendaires.
Pour compléter son propos, elle crée une mythologie futuriste : le Règne animiste.
Des squelettes d’animaux aux allures fantastiques portant sur leurs dos les vestiges technologiques que laissera notre civilisation. Ces Divinités sont le fruit de notre monde moderne. Elles ont le pouvoir d’assouvir l’humain, attiré et pris au piège par la douce lumière du progrès.
Biographie Narrative
Virginie Gribouilli est artiste sculpteur. Au travers de ses œuvres, elle nous parle du côté éphémère et fugace du temps qui passe, pour les êtres vivants, humains, animaux et végétaux qui ont foulé un jour la Terre.
Après avoir terminé en 2004 ses études en arts appliqués à l’Académie Bugeant Begeault de Poitiers avec une mention spéciale en illustration, elle commence une carrière de graphiste illustratrice en freelance. Elle a travaillé comme directrice artistique pour HardRockMagazine et a également produit des livres jeunesses en tant qu’illustratrice.
Sa carrière d’artiste quant à elle est plutôt due au hasard. Malgré une éducation plastique dès son plus jeune âge par le biais de sa famille, elle choisit d’abord la musique comme moyen d’expression principal en jouant dans un groupe de Death metal progressif.
Ce n’est qu’en 2013 qu’elle trouve dans la sculpture le potentiel de réaliser quelque chose de plus personnel. Sa rencontre fortuite avec la porcelaine froide fut le déclencheur d’une production explorant les capacités de la matière.
Dès 2014, elle participe à quelques expositions telles que le marché des créateurs de l’Usine à Genève et le salon Regard sur l’Art d’Etrembières. Elle gagne le 1er prix du public lors d’une exposition à Ville-la-Grand en 2018.
Cette reconnaissance extérieure inattendue l’amène à développer une véritable démarche artistique. Après avoir exposé en région Rhône Alpes, ainsi qu’à Genève, elle s’installe en Bretagne en 2021, et rejoint l’association les Sculpteurs de Bretagne.
Sélectionnée pour participer au salon Art sur le fil à Alençon en 2022, elle est dans la foulée finaliste au concours Beautiful Bizarre Art Prize dans la catégorie sculpture (Yasha Young Project Awards). Active sur Instagram, Youtube et Tiktok, elle communique sur la conception de ses œuvres ainsi que la mythologie qui entoure ses sculptures, et développe une relation durable avec son audience. Elle étend son activité en s’associant notamment avec le milieu de la musique metal bien présent dans cette région et expose régulièrement dans le Morbihan. Toutes ses œuvres sont visibles sur son site internet où elle met à jour régulièrement ses prochaines actualités.
Depuis 2025 ses œuvres sont visibles au Naia museum à Rochefort en Terre (56).
Son travail intègre également des collections privées en France et aux Etats-Unis et petit à petit dans le monde, grâce au développement de sa communication digitale.
Matériaux et techniques
Elle commence toujours par une armature en fil de fer, qu’elle habille de porcelaine froide.
Elle procède par étapes successives entrecoupées de phases de séchage afin d’aller de plus en plus dans les détails. C’est tout un rituel qui se met en place… Tordre le fil de fer, souder, façonner l’armature, appliquer la porcelaine froide, modeler les formes, sculpter les détails, laisser sécher, creuser d’autres détails une fois la sculpture sèche, texturer, résiner, peindre ou appliquer des pigments, vernir, ajouter des éléments qui peuvent être en carton, en metal, en plastique, en résine…
C’est un travail qui se mûrit en amont et ne laisse pas de place au hasard. Il y a une réflexion sur le sujet, l’histoire qu’elle veut raconter, mais aussi une réflexion sur la technique, comment concrétiser l’idée. Trouver les bons matériaux, améliorer ; expérimenter des techniques, ou en inventer de nouvelles…
L’univers de Virginie Gribouilli
Virginie Gribouilli, artiste-sculpteur.
Ses inspirations…
Elle est une grande adepte de la peinture et de la sculpture classique. Du moyen-âge à la renaissance, jusqu’à l’expressionnisme allemand.
Très inspirée également par la science fiction, l’univers post apocalyptique et le cyber punk et baignant dans la musique metal qui est une source inépuisable de réconfort.
Ayant un grand attrait pour l’introspection et se sentant proche de la nature, avide de connaissance sur l’univers, la physique quantique, et les forces qui régissent notre galaxie c’est avec une grande curiosité qu’elle s’intéressa aux croyances animistes, aux mythologies de civilisations qui racontent comment nous humains nous racontons notre place dans le monde, au sein de la nature et de tout ce que nous ne savons pas ni ne pouvons expliquer sur notre raison d’être.
C’est cette soif de connaissances et cette envie d’évasion qui donna envie à Virginie Gribouilli d’explorer sa propre mythologie, sa propre science fiction, sa vision du monde et de l’avenir de l’homme et de la nature sur Terre.
Elle se sent proche du Surréalisme fantastique incarné dans la sculpture aux Etats Unis par des artistes comme Ellen jewett, Forest Roger, ainsi que le Dark Art movement qui rassemble des artistes qui ont une esthétique macabre, avec une forte dominance du noir. Un univers sombre, qui nous plonge dans les profondeurs de l’être humain afin de faire notre propre introspection.
Pourquoi la sculpture, et pourquoi cette matière…
Elle travaille en majorité avec la porcelaine froide, le fil de fer, et la résine transparente. Elle tient au maximum à maîtriser sa création dans toutes ces dimensions et cela passe aussi par la fabrication de sa matière première, la porcelaine froide. Cette pâte a beaucoup d’avantages plastiques et permet à Virginie de créer ses silhouettes filiformes en allant à l’extrême dans la finesse et la légèreté. C’est grâce à cette matière qu’elle a pu créer cette esthétique unique et reconnaissable qui maintenant se développe dans plusieurs directions.
La sculpture était une évidence, car elle aime travailler la matière, et ce sentiment de donner vie à un objet physique. Choisir la figuration dans un univers surréaliste fantastique est le meilleur moyen de raconter une histoire, de plonger le spectateur dans une réalité palpable en l’entrainant dans un univers mythologique et fantasmé.
interview Artmajeur magazine
vidéo rétrospective des oeuvres de 2022-2023
© 2018 Virginie Gribouilli