Demarche
J’ai compris que ce qui me fascinait le plus c’était la silhouette. Je m’intéresse en particulier au squelette, l’essence même de la construction, l’échafaudage de la vie.
Grâce à la porcelaine froide, j’ai pu acquérir la finesse que je recherchais et je la mélange avec d’autres matériaux (fil de fer, résine..)
J’ai concentré mon travail sur la création d’une nouvelle mythologie animiste et futuriste, basée sur la découverte de vestiges d’une époque disparue : la nôtre.
Je créé des créatures fantastiques mixant la plastique du monde du vivant et celle de nos technologies modernes. Dans ce monde imaginaire alliant finesse et légèreté. Une nouvelle esthétique est née mêlant la force organique de la nature, fusionnée avec le monde mécanisé et industrialisé inventé par les humains.
Je me sens proche de mouvements comme le Surréalisme fantastique et le Dark Art.
L’univers de virginie gribouilli
Virginie Gribouilli, artiste-sculpteur.
Ses inspirations…
Elle est une grande adepte de la peinture et de la sculpture classique. Du moyen-âge à la renaissance, jusqu’à l’expressionnisme allemand.
Très inspirée également par la science fiction, l’univers post apocalyptique et le cyber punk et baignant dans la musique metal qui est une source inépuisable de réconfort.
Ayant un grand attrait pour l’introspection et se sentant proche de la nature, avide de connaissance sur l’univers, la physique quantique, et les forces qui régissent notre galaxie c’est avec une grande curiosité qu’elle s’intéressa aux croyances animistes, aux mythologies de civilisations qui racontent comment nous humains nous racontons notre place dans le monde, au sein de la nature et de tout ce que nous ne savons pas ni ne pouvons expliquer sur notre raison d’être.
C’est cette soif de connaissances et cette envie d’évasion qui donna envie à Virginie Gribouilli d’explorer sa propre mythologie, sa propre science fiction, sa vision du monde et de l’avenir de l’homme et de la nature sur Terre.
Elle se sent proche du Surréalisme fantastique incarné dans la sculpture aux Etats Unis par des artistes comme Ellen jewett, Forest Roger ou encore Kris Kuksi, ainsi que le Dark Art movement qui rassemble des artistes qui ont une esthétique macabre, avec une forte dominance du noir. Un univers sombre, qui nous plonge dans les profondeurs de l’être humain afin de faire notre propre introspection.
Pourquoi la sculpture, et pourquoi cette matière…
Elle travaille en majorité avec la porcelaine froide, le fil de fer, et la résine transparente. Elle tient au maximum à maîtriser sa création dans toutes ces dimensions et cela passe aussi par la fabrication de sa matière première, la porcelaine froide. Cette pâte a beaucoup d’avantages plastiques et permet à Virginie de créer ses silhouettes filiformes en allant à l’extrême dans la finesse et la légèreté. C’est grâce à cette matière qu’elle a pu créer cette esthétique unique et reconnaissable qui maintenant se développe dans plusieurs directions.
La sculpture était une évidence, car elle aime travailler la matière, et ce sentiment de donner vie à un objet physique. Choisir la figuration dans un univers surréaliste fantastique est le meilleur moyen de raconter une histoire, de plonger le spectateur dans une réalité palpable en l’entrainant dans un univers mythologique et fantasmé.
matériaux et
Elle commence toujours par une armature en fil de fer, qu’elle habille de porcelaine froide.
Elle procède par étapes successives entrecoupées de phases de séchage afin d’aller de plus en plus dans les détails. C’est tout un rituel qui se met en place… Tordre le fil de fer, façonner l’armature, appliquer la porcelaine froide, modeler les formes, sculpter les détails, laisser sécher, creuser d’autres détails une fois la sculpture sèche, texturer, résiner, peindre ou appliquer des pigments, vernir, ajouter des éléments qui peuvent être en carton, en metal, en plastique, en résine… Tout est bon tant que ça sert le résultat !
C’est un travail qui se mûrit en amont et ne laisse pas de place au hasard. Il y a une réflexion sur le sujet, l’histoire qu’elle veut raconter, mais aussi une réflexion sur la technique, comment concrétiser l’idée. Trouver les bons matériaux, améliorer; expérimenter des techniques, ou en inventer de nouvelles…
Autours de mon
La musique prend une grande part dans mon environnement. J’écoute principalement du metal qui est une musique alliant introspection et puissance libératrice, obscurité et lumière. J’ai moi-même joué de la basse dans un groupe de death metal en région parisienne.
Etant née dans les années 80, j’ai été bercée dans mon enfance par les dessin-animés japonais, Albator, Ulysse 31 etc… J’ai rêvé de l’espace et de ces mondes inconnus peuplés de créatures imaginaires. Les jeux vidéos de l’époque, sur la nintendo, super nintendo étaient des jeux simples où l’imagination avait un rôle très important. Là où le graphisme péchait, le créativité de mon esprit comblait les espaces entre les pixels. C’est dans ce contexte que je me suis construite, et aujourd’hui encore, j’aime me plonger dans ces mondes qui me parlent toujours autant.
Le dessin est la base de mon travail. D’où mon nom : Gribouilli (petit surnom qu’on me donnait au lycée.). J’ai aussi publié deux livres en édition jeunesse. Souvent les idées me viennent et je ponds un petit gribouillis qui sera le point de départ de la plupart de mes sculptures.
Après avoir fait mes études d’arts appliqués à Grenoble puis à Poitiers, je m’installe à Paris et débute en 2005 mon activité de graphiste, maquettiste, illustratrice en freelance dans le monde de l’édition.
Dès 2010, je m’intéresse à la sculpture, et expérimente divers techniques en commençant par le papier mâché, jusqu’à découvrir la porcelaine froide qui m’a réellement apporté la matière de base sur laquelle repose mon travail aujourd’hui. Depuis 2014, je fais des expositions dans la région Rhône-Alpes et à Genève, je vends mes sculptures via internet en France et dans le monde. Installée dorénavant en Bretagne, je participe régulièrement à plusieurs expositions. Voici les expositions prévues pour 2023.
interview
quelques
texte
« L’ombre est la personnification de tout ce que le sujet refuse de reconnaître et d’admettre en lui. Se mêlent en elle les tendances refoulées du fait de la conscience morale, des choix qu’il a faits pour sa vie ou d’accéder à des circonstances de son existence, et les forces vitales les plus précieuses qui n’ont pas pu ou pas eu l’occasion d’accéder à la conscience »
Carl Jung
Carl Gustav Jung pensait qu’au bout de la pénible exploration de notre inconscient se trouvait la découverte du soi, notre lumière intérieure, la part de sagesse divine enfouie au plus profond de nous-mêmes. Mais le psychiatre suisse affirmait qu’avant d’arriver à cette lumière, l’explorateur devait d’abord rencontrer un personnage qu’il a appelé l’ombre.
L’ombre peut être définie comme notre double inversé, celui ou celle que nous aurions pu être, mais que nous ne sommes pas. C’est notre face obscure, elle contient l’ensemble des traits de caractère qui n’ont pas pu se développer dans notre personnalité. Elle symbolise en quelque sorte notre frère jumeau opposé qui est caché dans les profondeurs de notre inconscient.
Daniel Cordonier
© 2018 Virginie Gribouilli