Demarche
Le besoin d’enfanter des créatures m’a amené naturellement à choisir la sculpture figurative. J’ai compris que ce qui me fascinait le plus c’était la silhouette. Le dessin par la forme, la force du plein qui se dessine par le vide. Je m’intéresse en particulier au squelette, l’essence même de la construction, l’échafaudage de la vie. Grâce à la porcelaine froide, j’ai pu acquérir la finesse que je recherchais et je la mélange désormais avec d’autres techniques (fil de fer, résine..)
J’ai concentré mon travail sur la création d’une nouvelle mythologie animiste. Elle symbolise la force de la nature, même si elle doit de temps en temps fusionner avec notre monde mécanisé et industrialisé pour créer des divinités hybrides d’une hypothétique civilisation future.
Je me sens proche de mouvements comme le Surréalisme fantastique et le Dark Art.
mini
Virginie Gribouilli, artiste-sculpteur.
Née dans les années 80, elle a grandi dans un univers imaginaire et créatif. Dans sa famille, ils ont tous un lien de près ou de loin avec l’art, et la créativité.
Elle a grandit avec les jeux vidéo, l’univers de nintendo et des vieux jeux rétros. La culture nippone est une source de satisfaction artistique où elle y retrouve cette même envie d’évasion dans l’imaginaire, et ce grain de folie.
Elle est une grande adepte de la peinture/sculpture classique. Du moyen-âge à la renaissance, jusqu’à l’expressionnisme allemand.
Très inspirée également par la science fiction, l’univers post apocalyptique et le cyber punk et baignant dans la musique metal qui est aussi une source inépuisable de réconfort .
Virginie a fait des études en Arts-Appliqués, elle est graphiste maquettiste de métier. Elle s’est lancée depuis quelques années dans la sculpture, et lui donne de plus en plus de place dans sa vie.
Elle a vécu dans plusieurs régions de France/pays. La Haute-savoie, l’Ain, l’Isère, la Vienne, l’ile de France, la Suisse et dorénavant la Bretagne.
Son style…
Elle fais de la sculpture figurative. Elle se sent proche de mouvements comme le Surréalisme fantastique, ou le Dark Art. Elle travaille en majorité avec la porcelaine froide, le fil de fer, et la résine. Elle fait beaucoup de récup’, de recyclage, et la porcelaine est fabriquée maison, dans son atelier.
matériaux et
Elle commence toujours par une armature en fil de fer, qu’elle habille de porcelaine froide.
Elle procède par étapes successives entrecoupées de phases de séchage afin d’aller de plus en plus dans les détails. C’est tout un rituel qui se met en place… Tordre le fil de fer, façonner l’armature, appliquer la porcelaine froide, modeler les formes, sculpter les détails, laisser sécher, creuser d’autres détails une fois la sculpture sèche, texturer, résiner, peindre ou appliquer des pigments, vernir, ajouter des éléments qui peuvent être en carton, en metal, en plastique, en résine… Tout est bon tant que ça sert le résultat !
C’est un travail qui se mûrit en amont et ne laisse pas de place au hasard. Il y a une réflexion sur le sujet, l’histoire qu’elle veut raconter, mais aussi une réflexion sur la technique, comment concrétiser l’idée. Trouver les bons matériaux, améliorer; expérimenter des techniques, ou en inventer de nouvelles…
Autours de mon
La musique prend une grande part dans mon environnement. J’écoute principalement du metal qui est une musique alliant introspection et puissance libératrice, obscurité et lumière. J’ai moi-même joué de la basse dans un groupe de death metal en région parisienne.
Etant née dans les années 80, j’ai été bercée dans mon enfance par les dessin-animés japonais, Albator, Ulysse 31 etc… J’ai rêvé de l’espace et de ces mondes inconnus peuplés de créatures imaginaires. Les jeux vidéos de l’époque, sur la nintendo, super nintendo étaient des jeux simples où l’imagination avait un rôle très important. Là où le graphisme péchait, le créativité de mon esprit comblait les espaces entre les pixels. C’est dans ce contexte que je me suis construite, et aujourd’hui encore, j’aime me plonger dans ces mondes qui me parlent toujours autant.
Le dessin est la base de mon travail. D’où mon nom : Gribouilli (petit surnom qu’on me donnait au lycée.). J’ai aussi publié deux livres en édition jeunesse. Souvent les idées me viennent et je ponds un petit gribouillis qui sera le point de départ de la plupart de mes sculptures.
Après avoir fait mes études d’arts appliqués à Grenoble puis à Poitiers, je m’installe à Paris et débute en 2005 mon activité de graphiste, maquettiste, illustratrice en freelance dans le monde de l’édition.
Dès 2010, je m’intéresse à la sculpture, et expérimente divers techniques en commençant par le papier mâché, jusqu’à découvrir la porcelaine froide qui m’a réellement apporté la matière de base sur laquelle repose mon travail aujourd’hui. Depuis 2014, je fais des expositions dans la région Rhône-Alpes et à Genève, je vends mes sculptures via internet en France et dans le monde., et depuis peu je créé mon nouveau réseau en Bretagne.
interview
texte
« L’ombre est la personnification de tout ce que le sujet refuse de reconnaître et d’admettre en lui. Se mêlent en elle les tendances refoulées du fait de la conscience morale, des choix qu’il a faits pour sa vie ou d’accéder à des circonstances de son existence, et les forces vitales les plus précieuses qui n’ont pas pu ou pas eu l’occasion d’accéder à la conscience »
Carl Jung
Carl Gustav Jung pensait qu’au bout de la pénible exploration de notre inconscient se trouvait la découverte du soi, notre lumière intérieure, la part de sagesse divine enfouie au plus profond de nous-mêmes. Mais le psychiatre suisse affirmait qu’avant d’arriver à cette lumière, l’explorateur devait d’abord rencontrer un personnage qu’il a appelé l’ombre.
L’ombre peut être définie comme notre double inversé, celui ou celle que nous aurions pu être, mais que nous ne sommes pas. C’est notre face obscure, elle contient l’ensemble des traits de caractère qui n’ont pas pu se développer dans notre personnalité. Elle symbolise en quelque sorte notre frère jumeau opposé qui est caché dans les profondeurs de notre inconscient.
Daniel Cordonier
© 2018 Virginie Gribouilli